Comment définir un artiste ? Explications

21 septembre 2023

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L’art, dans ses multiples formes, a toujours été au cœur des civilisations. Il reflète la culture, les traditions, l’histoire, les sentiments et les pensées des peuples. Mais, au centre de cet univers, se trouve une figure essentielle : l’artiste. Qu’est-ce qui fait qu’une personne mérite cette appellation ? Comment définir un artiste ? C’est toutes ces questions que nous abordons dans le sujet qui suit.

L’artiste : une question d’identité ou de profession ?

Dès lors que l’on tente de cerner ce qu’est un artiste, nous sommes confrontés à une question complexe et profondément ancrée dans les débats culturels : l’artiste est-il défini par son identité ou par sa profession ? D’un côté, certains avanceront l’idée que pour être considéré comme artiste, il faut que la personne tire ses revenus de son art, faisant de sa passion une profession à part entière. C’est une vision qui met en avant le caractère professionnel de l’activité artistique.

D’un autre côté, il existe une école de pensée qui soutient que l’artiste n’est pas nécessairement quelqu’un qui bénéficie d’une reconnaissance publique ou tire profit de son œuvre. Pour eux, être artiste réside dans l’acte même de création. La véritable essence de l’artiste serait sa capacité innée à créer, à exprimer et à innover, indépendamment de tout gain financier ou reconnaissance sociétale. Dans cette optique, n’importe qui, pourvu d’une sensibilité artistique, d’un désir ardent de création et d’un besoin intrinsèque d’expression, peut se revendiquer artiste. Cette approche privilégie l’identité et l’authenticité de la démarche créative sur tout autre critère.

Rappelons-nous Pablo Picasso :

Chaque enfant est un artiste. Le problème, c’est de le rester une fois qu’on est adulte.

l'artiste serait-il protéiforme ?

L’artiste serait-il protéiforme ?

La créativité comme essence

La notion d’artiste est intimement liée à la créativité, cette force intangible qui pousse certains à percevoir le monde d’une manière distincte. La créativité est cette étincelle qui permet d’envisager l’ordinaire d’une manière extraordinaire, de déceler des liens insoupçonnés et d’exprimer ces visions d’une manière singulière et avant-gardiste.

Toutefois, il serait réducteur de cantonner la créativité à certaines disciplines artistiques conventionnelles comme la peinture, la musique ou la danse. En réalité, la créativité transcende les frontières traditionnelles et s’infiltre dans des domaines aussi variés que la gastronomie ou le monde numérique de la programmation. Que ce soit dans la composition d’un plat audacieux ou dans le développement d’un logiciel novateur, la créativité est cette force motrice qui conduit à la création et à l’innovation, redéfinissant sans cesse les limites de ce qui est possible.

Une capacité à évoquer des émotions

En pratique, et nous le ressentions toutes et tous, l’essence profonde de l’art réside dans sa puissance à établir un dialogue émotionnel avec son public. Au-delà de la technique, des couleurs, des notes ou des mouvements, ce qui caractérise véritablement une œuvre d’art, c’est son aptitude à éveiller des sentiments, à faire vibrer les âmes. L’artiste, à travers son œuvre, ne se contente pas de montrer ou de raconter ; il aspire à connecter, à émouvoir, à interpeller.

Que nous soyons submergés par l’émotion à l’écoute d’une mélodie poignante, transportés dans un lointain souvenir face à un tableau évocateur, ou poussés à la introspection par une performance scénique audacieuse, ces réactions témoignent de l’impact profond de l’art sur notre psyché. La véritable magie artistique ne se trouve pas uniquement dans la création en elle-même, mais également dans cette capacité inégalée à tisser un lien émotionnel, faisant ainsi écho à notre humanité commune. C’est dans cette communion des sens et des sentiments que l’artiste révèle toute sa grandeur et sa pertinence.

L’art est la forme visible de l’amour.

(Henri Moore)

Un engagement envers l’apprentissage et le perfectionnement

L’art, loin d’être une entité figée, est une rivière constamment en mouvement, changeant de cours au gré des époques, des traditions culturelles et des diverses inspirations. Dans ce paysage en perpétuelle métamorphose, l’artiste se positionne comme un éternel étudiant, assoiffé de connaissance et de maîtrise. Son parcours n’est pas simplement une ligne droite, mais une série d’expérimentations, de découvertes et d’ajustements.

Si certains artistes peuvent emprunter le chemin des académies et des écoles formelles pour affiner leur art, nombreux sont ceux qui trouvent leur voie dans la spontanéité, l’audace et l’innovation personnelle. Cette volonté d’apprendre ne se limite pas à la maîtrise d’une technique ou d’un outil, elle englobe aussi une ouverture d’esprit vers de nouveaux horizons, de nouvelles façons de voir et de comprendre le monde.

Ainsi, la vraie essence de l’engagement artistique ne réside pas tant dans la destination, mais dans le voyage lui-même. Dans cette aventure, l’artiste est constamment poussé par une soif insatiable de se surpasser, de s’adapter et de se réinventer. C’est cette quête incessante d’excellence et de renouveau qui fait de l’art une discipline vivante et résolument dynamique.

La reconnaissance et la subjectivité pour conclure ce sujet

La question de la reconnaissance est centrale dans le monde de l’art. Faut-il être acclamé et reconnu par le grand public ou les institutions pour être légitimement qualifié d’artiste ? Les avis divergent. Tandis que certains estiment que la notoriété est un gage de talent et de qualité, d’autres considèrent que l’art, dans son essence même, transcende les approbations et les critiques.

Un vrai artiste n’est pas celui qui est inspiré, mais celui qui inspire les autres.

(Salvador Dali)

La reconnaissance, bien qu’importante, peut être éphémère et fluctuante et elle est souvent tributaire des tendances, des contextes culturels ou même des décisions d’un petit groupe d’influenceurs (qui connaît bien les artistes de jazz de nos jours ?). Se baser uniquement sur cette dimension pourrait ainsi réduire la richesse et la diversité du panorama artistique. De nombreux génies de l’art ont vécu dans l’anonymat de leur vivant, pour n’être découverts et célébrés que posthumément.

L’art, par nature, est empreint de subjectivité. Ce qui émeut profondément un individu peut laisser un autre indifférent, voire perplexe. Cette relativité des perceptions rappelle que l’art ne se mesure pas uniquement à l’aune de sa popularité ou de sa reconnaissance, mais bien à sa capacité à résonner, à interpeller et à toucher, même si cela ne concerne qu’une seule personne.

Ainsi, être artiste, c’est avant tout un état d’esprit, une vocation, un besoin viscéral d’exprimer et de partager. La reconnaissance, bien que gratifiante, n’est qu’un aspect parmi tant d’autres de cette aventure profondément humaine et authentique.

R.C.