Comment la restauration à emporter a changé l’industrie alimentaire ?

La restauration à emporter n’est pas un concept nouveau, il date d’ailleurs en pratique des années 1930. Cette restauration à emporter a été par ailleurs une option offerte par de nombreux restaurants depuis des années. Cependant, l’essor des technologies numériques, combiné à des circonstances mondiales changeantes, comme la pandémie COVID-19, a conduit à une véritable révolution dans le secteur. L’impact de la restauration à emporter sur l’industrie alimentaire est indéniable et il est intéressant de se pencher sur les différents aspects de cette transformation. Explications.

L’adaptation aux nouvelles technologies

L’un des aspects les plus significatifs de cette révolution est l’adoption généralisée des technologies numériques et les applications de livraison de repas comme Uber Eats, Just Eat et Deliveroo ont changé la façon dont les consommateurs commandent de la nourriture. Ces plateformes ont rendu la commande de repas plus pratique et plus accessible, ce qui a entraîné une augmentation de la demande de repas à emporter.

En outre, l’innovation technologique a permis aux restaurants de gérer efficacement les commandes à emporter, de suivre les livraisons en temps réel et d’interagir avec les clients de manière plus personnalisée. Certains restaurants ont même investi dans la création de leurs propres applications mobiles pour améliorer l’expérience de leurs clients et augmenter leur visibilité.

La résilience face à la crise

Dans le contexte difficile engendré par la crise de la COVID-19, la restauration à emporter s’est révélée être un outil d’adaptation particulièrement efficace pour l’industrie alimentaire. Face à des restrictions généralisées et des confinements imposés à travers le monde, un nombre considérable de restaurants a dû faire face à une réalité inédite : la fermeture obligatoire de leurs salles à manger.

Dans ce paysage bouleversé, la restauration à emporter a émergé comme une solution d’adaptation vitale pour ces entreprises. Loin de n’être qu’une simple alternative, elle est rapidement devenue un véritable moteur économique, permettant à ces restaurants de continuer à opérer et à générer des revenus, malgré la situation défavorable.

Au lieu de capituler face aux difficultés, ces établissements ont su saisir l’opportunité présentée par la restauration à emporter quitte à repenser leur matériel de cuisine professionnelle notamment, s’adaptant rapidement pour continuer à servir leurs clients. Qu’il s’agisse de créer de nouveaux menus spécifiquement conçus pour être transportés, d’investir dans des emballages de qualité supérieure pour garantir la fraîcheur et la qualité des plats, de choisir du nouveau matériel de cuisine professionnelle adapté ou de trouver des moyens innovants pour rester en contact avec leurs clients, ces restaurants ont démontré une résilience remarquable.

Ce faisant, ils ont non seulement réussi à survivre à une période incroyablement difficile, mais ils ont également jeté les bases d’une nouvelle façon de faire des affaires qui pourrait bien être là pour rester, même une fois la crise passée. Ainsi, la restauration à emporter a été une véritable planche de salut, un phare dans la tempête qui a permis à l’industrie de la restauration de naviguer en eaux incertaines et de se projeter vers l’avenir avec optimisme.

Réinvention du modèle d’affaires

Face à une demande toujours croissante pour ce mode de service, un certain nombre de restaurants ont fait preuve d’une véritable audace entrepreneuriale. En effet, ils ont opté pour une transformation radicale en se convertissant en « ghost kitchens » ou « dark kitchens« .

Ces « cuisines fantômes », concentrées exclusivement sur la préparation de repas destinés à la livraison ou à l’emporter, sont dépourvues d’espace de salle à manger. Cette réorientation stratégique présente l’avantage d’une nette réduction des coûts opérationnels. Les frais liés à l’aménagement et à l’entretien d’une salle à manger sont éliminés, tout comme ceux associés à l’embauche de personnel de service. De plus, la location d’un espace plus petit et plus fonctionnel peut également représenter une économie significative pour les restaurateurs.

Par ailleurs, en adoptant ce modèle d’affaires, ces restaurants ont l’opportunité de toucher un public bien plus large. Grâce à la livraison, ils ne sont plus limités par leur emplacement géographique et peuvent désormais servir des clients situés bien au-delà de leur quartier habituel, le tout en repensant leurs modèles de gestion avec un cash flow plus intéressant d’ailleurs.

Une influence sur les choix alimentaires

L’incidence de la restauration à emporter ne se limite pas aux sphères économiques et opérationnelles. Elle a également eu un impact significatif sur le comportement et les préférences des consommateurs. Grâce à une pléthore d’options désormais accessibles en quelques clics, les clients peuvent explorer et découvrir une multitude de cuisines et de plats qu’ils n’auraient peut-être jamais tentés auparavant. Cette facilité d’accès à une diversité culinaire sans précédent a profondément modifié les habitudes alimentaires des consommateurs.

Cette modification des préférences et des comportements alimentaires a, à son tour, alimenté l’innovation culinaire. Pour rester compétitifs et se démarquer dans un marché saturé, les restaurants ont dû faire preuve de créativité et d’innovation. Ils ont dû développer des plats uniques et délicieux, capables de résister au trajet depuis la cuisine jusqu’à la porte du client. Cette nécessité a stimulé la création de nouvelles recettes et de nouvelles techniques culinaires, et a favorisé une émulation sans précédent dans l’industrie de la restauration.

De plus, cette situation a permis à des cuisines du monde entier de gagner en visibilité et en popularité. Les consommateurs ont l’opportunité de voyager gustativement, en testant des plats exotiques et en découvrant de nouvelles saveurs, tout en restant confortablement chez eux, e qui n’est pas inintéressant d’un point de vue « business model » pour de nombreux entrepreneurs dans la restauration.

C.S.